samedi 12 mai 2012

Chine : Pékin Express

Je suis entrée en Chine le 1er avril, ayant un vol pour Tokyo le 30 avril et le visa ne me permettant de séjourner dans le pays que 30 jours...
La raison de ce post un peu tardif est tout simplement la censure de Blogspot en Chine!!...
Passage de la frontière à pied depuis Lao Cai au Vietnam, direction Kunming dans le Yunnan, où je me suis établie quelques jours le temps de m’acclimater à cette nouvelle culture.
Et à cette nouvelle langue, car contrairement aux autres pays d'Asie, ( presque) personne ne parle anglais en Chine, ou le parle extrêmement mal...  Quand il faut répondre "rouge" ou "bleu", on me répond "oui oui" ... Il va falloir être patiente! A force de mimes, de dessins et grâce au peu de caractères chinois dans le guide, on finit toujours pas se faire comprendre! Mais ça se finit souvent avec dix personnes autour de moi qui essaie de me fourguer tout et n'importe quoi. Enfin, en dernier ressort, on trouve toujours dans la masse quelqu'un dans la masse qui baragouine anglais, quand ce n'est pas cette personne qui vient spontanément à moi, tellement j'ai pu paraître désespérée par moment!
Cette entrée en Chine a tout d'abord contrasté avec tout ce que j'avais pu voir dans auparavant, en Asie du sud-est : de grandes avenues bien propres bordées de buildings tout neufs, un code de la route respecté, des grands shopping malls à l'américaine, avec des KFC à tous les coins de rue... Le modèle de croissance chinois dans toute sa splendeur! Ça a été reposant dans un premier temps, mais assez rapidement lassant... Ce n'était pas vraiment l'image que je m'étais faite de la Chine, je suis donc partie explorer le Yunnan, région magnifique du sud-ouest de la Chine qui jouxte le Vietnam donc, le Laos, la Birmanie mais aussi le Tibet.

Entre la visite des villes anciennes (et très bien conservées cette fois, contrairement aux centres des grandes villes!) de Lijiang et de Dali, à l'architecture typique, j'ai pu faire le trek des "gorges du saut du tigre", vers la frontière tibétaine : ces gorges sont considérées comme les plus belles et les plus profondes de Chine (dixit Le Routard!!) et offrent le paysage époustouflant des flots déchaînés dans la vallée dominée par des sommets de plus de 5000 m... C'est vraiment une récompense à la montée des 28 épingles à cheveux...

Je suis ensuite partie en train de nuit (17h en "hard-sleeper", mais au final ça se fait bien!) en direction de Guilin, ville qui n'a pas grand intérêt en elle-même mais dont les environs revêtent un intérêt touristique et naturel exceptionnels.
D'abord un petit tour du côté de Longsheng, et plus spécifiquement des villages de Dazhai et de Ping'An pour faire des randos dans les rizières en terrasses. Ces paysages façonnés à la main de l'homme au cours des siècles sont absolument sublimes. Au printemps, saison relativement humide, les terrasses sont très vertes et apparaissent dans dans un halo de brume ; très beau décor pour quelques belles randonnées, et quelques rencontres singulières, avec les membres des minorités ethniques, comme cette vieille femme chez qui je me suis "incrustée" pour déjeuner lors d'un trek, qui ne se reconnaissait pas sur les photos que je prenais d'elle, et qui s'approchait de moi en parlant plus fort parce que je ne comprenais pas ce qu'elle disait quand elle parlait normalement...
Ensuite, Yangshuo et ses impressionnants pics karstiques, au pied desquels on peut se balader à vélo, à travers les rizières et les orangers en fleurs, ou bien en "bambooraft", embarcation légère en bambou, le long de la rivière Li. Ces paysages de pains de sucre sont tellement beaux qu'ils figurent sur les billets de 20 yuans...
M'étant malheureusement fait dérobé mon appareil photos dans un marché bondé, je n'ai pas d'illustrations de ces fabuleux paysages...

N'ayant pas le courage d'affronter 24h complètes dans un train, je m'envole depuis Guilin jusqu'à Pékin. J'arrive en milieu d'après-midi, dans la grisaille, avec 10 degrés de moins.

Pékin est une ville ... grise (la couleur des murs se confond avec celle de l'épaisse nappe de pollution qui couvre en permanence la ville), mais c'est une ville moderne, voire trop, les gratte-ciel et les shopping malls qui bordent de larges avenues bien propres ont peu à peu remplacé les quartiers traditionnels, les hutongs - les autorités commencent juste à prendre conscience de l'intérêt de la conservation du patrimoine historique de la ville, et essaient maintenant de valoriser certains quartiers anciens ; mais ce n'est jamais que pour y installer des restaurants et autres boutiques pour touristes... -
Comme pour me faire chasser cette première impression un peu froide et triste, j'ai pu bénéficié de quelques jours de très beau temps et de ciel bleu - ce qui est assez rare à Pékin pour le souligner! - j'en ai profité pour visiter le cité interdite, bien évidemment, mais j'ai pu également faire le tour des lacs de la ville, très agréable promenade, visiter des sites moins touristiques mais encore plus beaux comme le temple de Confucius, ou le temple de Guang Hua Si, ou encore tester de façon plus insolite un cours de Qi Qong qu'anime une française rencontrée au centre culturel français de Pékin, où j'étais venue à la recherche d'un peu de lecture...
















 J'ai également pu faire quelques découvertes culinaires intéressantes comme la cenelle, petit fruit rouge qui ressemble à une pomme miniature et qui se mange caramélisé sur une brochette! Succulents!

Brochettes de cenelles caramélisées, en bas!


Petit passage à la grande muraille, section Mutianyu, à deux heures de route de Pékin. J'aurais bien aimé faire un trek de quelques jours, mais les portions de muraille (officiellement) ouvertes aux touristes n'excèdent jamais une vingtaine de kilomètres... Enfin, les belles montées et le sol glissant sous une pluie battante me feront dire que finalement, une simple excursion à la journée, c'est bien aussi!















On ne peut pas passer à Pékin sans manger LA spécialité culinaire : la canard laqué, qui se déguste en tranches fines dans une crêpe roulée et trempée dans une sauce brune. Pour ma part, je me suis rendu dans un resto typique perdu au détour d'un hutong (ce sont les canards peints sur le mur qui montrent le chemin...) avec Andy et Pamela, un frère et une soeur super sympas de mon auberge.



















Enfin, pour mon dernier soir, un petit tour à l'opéra (avec sous-titre en anglais svp!) : un spectacle est constitué de 4 piécettes mêlant chant, danse, combat et acrobatie, le tout magnifié par des costumes et un maquillage très impressionnants!















Je m'envole pour Tokyo le 30 avril. La Chine m'aura laissé une impression d'un pays très moderne, mais qui a perdu un peu de son âme, de son authenticité, dans la course au progrès... Tout est trop balisé, les itinéraires touristiques bien tracés, et gare à celui qui voudrait sortir des sentiers battus! Partout où il y a une montagne, il y a des escaliers (séculaires, certes), mais il y a aussi maintenant un télésiège!! La masse chinoise a désormais accès au tourisme, tout du moins à l'intérieur de la Chine, et cela peut devenir très contraignant de voyager pendant des jours fériés : il faut s'imaginer que ces jours sont fériés pour 1,4 milliards de personnes! Je préfère donc garder en mémoire les exceptionnels paysages du Yunnan, de Longsheng et de Yangshuo...


mercredi 28 mars 2012

Hanoi - entre les pains de sucre d'Halong et de Ninh Binh


Après une épopée en bus de plus de 17h (avec un passage éclair a Hanoi), nous arrivons au port d'Halong. Et nous ne sommes bien évidemment pas les seuls, car une foule de touristes est là, ainsi qu'une brume très épaisse qui nous inquiète un peu.

Nous embarquons pour une excursion de 2 jours et une nuit prévue sur un petit bateau dans la baie. La brume ne gâche rien à notre visite, bien au contraire elle définit un environnement mystérieux, comme si nous nous rendions aux portes d'un autre monde.
Une première escale nous permet de visiter 2 grottes qui sont de véritables cathédrales naturelles, avec des salles immenses. La première grotte est presque trop bien aménagée, avec des éclairages colorés mettant en valeur les superbes stalagtites/stalagmites. Du coup tous les touristes se concentrent dans cette grotte, alors que sa voisine n'a presque rien à lui envier. Curieusement nous n'y avons trouvé presque aucun touriste, pour notre plus grand bonheur  :)















Notre 2nde étape dans la baie se fait à bord d'une petite barque qui nous fait découvrir des spots magnifiques au plein coeur des pains de sucre qui parsèment la baie. En particulier, un passage dans un petit tunnel nous amène dans une lagune totalement encerclé par une formation karstique exceptionnelle.

Pour terminer l'après midi, j'embarque avec François dans en kayak pour une petite dans la baie, qui s'avèrera de courte durée. A peine 15 minutes après être partis, on nous fait signe de rentrer car il y a un changement de programme: nous ne dormirons pas sur le bateau, mais dans un hôtel sur l'île de Cat Ba, après 1h de trajet en bus supplémentaire...


Officiellement, la météo est trop mauvaise pour laisser dormir les touristes dans la baie... mais on se rend compte bien assez vite que d'autres embarquent sur notre bateau pour y dormir... Il faut bien se rendre à l'évidence, nous avons été victime de surbooking qui nous gâche une excursion qui commençait pourtant bien. On se consolera de notre soirée sur la terre ferme en trouvant un petit karaoké, des bières et de l'alcool de serpent pas chers, et une bande de jeunes vietnamiens qui se sont bien marrés en nous voyant tenter une chanson en Viet !!!
Le lendemain, après plus d'une heure de bus pour retourner sur le bateau, nous nous retrouvons à rentrer directement au port d'Halong sans rien visiter de plus... Vraiment, jusqu'au bout nous avons été les victimes du succès de la baie d'Halong (et non pas de la brume au final...).
Bilan final: plus de 21h de bus, pour à peine 4h de bateau dans la baie, et au moins autant en poireautage...
Bref, une grosse frustration qui nous reste encore en travers de la gorge, alors que le peu que nous en avons vu  présageait d'une superbe visite.

                                                                 


Nous voilà donc revenus tous les 3 à Hanoi pour les derniers jours de vacances de François. Nous arpentons la vieille ville, organisée en congrégations commerçantes de toutes sortes. Nous aurons un coup de coeur commun pour la visite d'une vieille maison, recélant d'objets anciens, de boiseries et autres estampes, tous plus beaux les uns que les autres. Un petit concert traditionnel improvisé nous permettra de nous évader momentanément du brouhaha des klaxons qui rugissent à tout bout de champs dans la ville.



















Pour la derniere journée de François au Vietnam, nous visiterons le mausolée d'Oncle Ho (très bien conservé d'ailleurs), héros national s'il en est. Et bien que nous arrivons à l'ouverture du site, la file d'attente semble deja interminable. Des Vietnamiens, de tous âges viennent en groupes entiers rendre hommage à celui qui les a affranchit de la domination française, et a mené la lutte contre les Américains jusqu'à son dernier souffle - rendu le jour de la fete nationale qui célèbre le discours d'indépendance qu'il a lui même prononcé le 2 septembre 1945. Tout un symbole !














Il reste juste assez de temps à François pour faire quelques emplettes, avaler ensemble un dernier un bol de Pho sur une table de poupée, avant de repartir avec sa mission accomplie: bronzer comme il faut pour faire rager les collègues au bureau.







D'ailleurs, pour nous aussi le temps du bronzage est bel et bien fini. Depuis Halong, la grisaille est permanente, en échange de la fraicheur retrouvée qui nous fait le plus grand bien !

                                                                 


Pour Christine et moi, on profitera du dernier jour a Hanoi pour se la couler douce, avant de partir se venger de la baie d'Halong a Ninh Binh, dite la baie d'Halong terrestre !
Là bas, les pains de sucre sont comme plantés au beau milieu d'un océan de verdure que sont les rizières. Loin du surréalisme brumeux (et furtif) d'Halong, on trouve ici une tranquillité sublimée par un décor féérique dont nous avons pu profiter au cours d'une belle balade en bateau avec Mme Luan.
C'était une belle parenthèse, après 2 semaines intensives passées avec François, avant d'attaquer une petite rando dans le nord du pays.